La période de pandémie qui s’éternise et le retour du télétravail nous ont épuisé. Entre mai et octobre 2021, on a observé une hausse de 25% des cas de burn out sévères (score baromètre T8 Emprunte Humaine – Opinion Way), caractérisés par une forme d’épuisement psychique et physique causé par la dégradation des conditions de travail. Après un premier volet consacré à la prévention du burn out en entreprise, MTH Coaching s’attèle à l’accompagnement des salariés après un burn out. Comment, en tant que manager, aider le salarié à renouer avec le travail ? Comment éviter que l’épuisement et le stress au travail surviennent à nouveau ? Exit les grands discours, nous sommes ici pour vous donner des conseils pratiques à appliquer sur le terrain.

C’est quoi un burn out et comment le reconnaître ?

 

Puisque le burn out est sur toutes les lèvres, il est parfois difficile de l’appréhender tant on trouve d’informations disparates ou contradictoires à son sujet. Avant de donner nos premiers conseils, nous souhaitions faire un point rapide pour définir le burn out.

Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn out en anglais, résulte d’un état de stress chronique de plus de six mois causé par les dégradations des conditions de travail, avec un déséquilibre entre les contraintes de l’environnement et les ressources pour y faire face. Progressivement le réservoir se vide et l’on n’arrive plus à se ressourcer.

Même s’il n’est pas considéré comme une maladie professionnelle, il se fonde sur un ensemble de symptômes et de signes qui permettent de le diagnostiquer, parmi lesquels :

  •       des signes émotionnels, tels qu’une difficulté à gérer ses émotions. Le salarié a des sautes d’humeur, il s’énerve facilement, fond en larmes ou est sujet à des crises de panique ou de tétanie.
  •       des signes physiques qui montrent que le corps et l’esprit sont au bout du rouleau. Le salarié est fatigué, il a des problèmes de sommeil, des palpitations, il transpire. C’est d’ailleurs souvent le corps qui lâche en premier
  •       des signes psychiques, avec de l’abattement, de la tristesse ou de l’anxiété, mais surtout une perception dégradée de sa vie professionnelle. Cet état de cynisme vis-à-vis de son travail, de désenchantement, caractérise le burn out selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Le salarié se sent abattu.

La conséquence du burn out est une perte de productivité ainsi qu’une souffrance mentale et physique, raison pour laquelle il s’agit d’un sujet de préoccupation majeur pour les entreprises, avec l’ensemble des risques psychosociaux.

Clara Leparquier s’est exprimée sur BFM TV dans l’émission Tech RH pour parler des opportunités offertes par les nouveaux outils digitaux pour soulager le stress chronique des salariés et prévenir l’apparition du burn out au sein des équipes.

 

Clara Leparquier interview Tech RH BFM TV présentation MTH Coaching prévention burnout en entreprise pour managers et salariés

Nos conseils pour accompagner un salarié après un burn out professionnel

La lutte contre le burn out ne peut être totalement efficace si, à côté des mesures de prévention visant à réduire les facteurs de risque, l’entreprise n’accompagne pas la prise en charge des salariés qui ont connu un burn out professionnel. Voici quelques conseils pour faciliter l’acclimatation d’un salarié à son retour en entreprise après un arrêt de travail.

Faire un bilan de sa situation dès son retour en entreprise

 

Retrouver ses marques après plusieurs mois d’arrêt maladie n’est pas chose aisée. Pour faciliter le retour du salarié, hormis les rendez-vous obligatoires avec la médecine du travail, le DRH peut proposer un entretien individuel de reprise. Son objectif : comprendre les difficultés du collaborateur afin d’adapter le poste en conséquence et préparer au mieux son retour.

Cet entretien est le moment idéal pour interroger les aspirations du salarié et voir, en partenariat avec le service formation, s’il serait possible (et judicieux) de le former à un nouveau poste. En effet, certains salariés en burn out ne s’épanouissent plus au travail, car ils ont l’impression d’avoir fait le tour de leur poste actuel. D’autres ont du mal à supporter une organisation de travail particulière.

Mettre en place un suivi rapproché avec le collaborateur

 

Dans la période qui suit l’arrêt maladie, le salarié demeure fragile, raison pour laquelle il a besoin d’être davantage encadré (et soutenu) par son manager et son entreprise. 

Nous vous conseillons de mettre en place un suivi rapproché via des points individuels pour éviter de le laisser livré à lui-même avec sa charge de travail. On peut également dépêcher un tuteur au sein du service pour l’accompagner sur ses dossiers.

L’essentiel est que le salarié se sente suffisamment en confiance avec le reste de l’entreprise pour évoquer ses problèmes. Un mode de management bienveillant favorise la parole et la résolution des problèmes en toute intelligence. Il a en effet été prouvé que le manager possède un rôle pivot dans l’épanouissement des équipes et le bien-être psychique.

Parce que parler de ses problèmes de santé mentale s’avère compliqué (et nécessite souvent d’évoquer aussi nos problèmes personnels), vous pouvez également envisager un accompagnement avec une personne extérieure, tant pour le salarié concerné que pour son manager, comme notre service de coaching à distance la Hotline Managériale.

Adapter la charge de travail du salarié pour une reprise en douceur

 

Le médecin traitant ou le médecin du travail peuvent suggérer d’alléger la charge du collaborateur à son retour. Le mi-temps thérapeutique est un dispositif créé spécifiquement pour faciliter le retour au travail d’une personne après un arrêt maladie.

L’entreprise aussi dispose de leviers pour adapter, temporairement, le poste. On peut par exemple proposer des horaires flexibles ou un temps partiel pour aider le salarié à renouer avec le travail sans l’épuiser. Le périmètre des activités peut également être redéfini avec le manager, toujours dans l’idée de faciliter la reprise.

Par souci de co-construction, l’ensemble de ces mesures doivent être discutées au préalable avec le salarié : lui seul saura dire ses limites et ses besoins.

Dans tous les cas, le lien avec la médecine du travail demeure essentiel.

Être soi-même bien accompagné pour accompagner au mieux les membres de son équipe

 

Le burn out est un enjeu majeur de santé au travail. Il concerne l’ensemble de l’entreprise. En complément d’une politique de prévention du stress lié au travail, les managers doivent être correctement accompagnés, adopter la posture adaptée, afin de pouvoir soutenir et aider leurs coéquipiers dans les meilleures conditions. Malheureusement, ces derniers n’ont pas toujours les outils nécessaires pour accompagner un salarié à son retour après un arrêt maladie, d’où la raison d’être de la Hotline Managériale : permettre au manager d’évoquer avec un tiers de confiance ses problématiques. En une séance à trois séances, axées résolution de problèmes, nous l’accompagnons pour prendre du recul et trouver puis mettre en place des solutions opérationnelles.